samedi 20 avril 2024
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L’OURS est confiné, et prépare (toujours) l’avenir : parlons en !

En juin 2019, l’OURS a discrètement passé le cap de la cinquantaine. À l’été 2020, il va sortir son numéro 500. Pas si mal. Mais nous n’entendons pas en rester là, il y a encore tant de choses à penser, à dire, à écrire, à relayer dans tant de domaines. Ce n’est pas la première fois que notre office s’adapte à une nouvelle configuration. Nous aurons, comme toujours, besoin de nos abonné(e)s et de nos adhérent(e)s. Nous allons profiter de ces moments de confinement pour à la fois revenir sur le passé et réfléchir à demain. Au moins une fois par jour, à partir du lundi 23 mars, nous publierons ou republierons sur notre site des articles qui nous paraissent résonner avec une actualité qui imposera des remises en question. Pour maintenir le lien avec nos lecteurs, certes, mais aussi parce que plus rien ne sera comme avant, et qu’il faut imaginer demain.

Pour nous mettre dans l’ambiance, nous vous proposons de relire l’éditorial de Pierre Guidoni, paru dans L’OURS 275 (février 1998), premier numéro de la nouvelle formule de nos publications. Nous pensons avoir été fidèle à ce programme de travail. Mais le contexte a aussi changé. Nous y reviendrons

Pour vous replonger près de 22 ans en arrière, vous pouvez télécharger ce numéro entier en pdf, pour retrouver, entre autres, les articles de Fabrice d’Almeida, Guy Bordes, William Guéraiche, Pierre Guidoni, Denis Lefebvre, Gilles Morin, Robert Verdier, Pierre Ysmal : il est question de l’affaire Dreyfus, de la résistance socialiste, de Gorbatchev, de laïcité, des femmes en politique, de cinéma… A suivre.

Editorial

Nouveau format, nouvelle formule, et une équipe de rédaction qui rassemble, autour d’un noyau d’anciens, de nouvelles bonnes volontés et, nous l’espérons, de nouveaux talents. L’OURS – le journal – continue, et nous avons tenu à souligner qu’il s’agit bien de se renouveler, et de trouver un second souffle, tout en poursuivant l’effort engagé il y a près de trente ans : il n’est pas si fréquent, à bien y réfléchir, que dans la presse socialiste – au sens large – une publication atteigne le numéro 275. Nous mesurons ce que cela a supposé de dévouement, de travail patient et de sacrifices. Nous savons que cette longévité exceptionnelle doit tout à la confiance de nos adhérents et de nos abonnés. Nous voulons nous inscrire dans le prolongement de cette action, et nous espérons être ainsi dignes des espoirs de ceux qui, dès le début, ont animé ce journal, et rester fidèles aux intentions de nos fondateurs.

Continuité, donc.

Et pourtant il fallait changer, et offrir un nouveau visage. Parce que l’Office universitaire de recherche socialiste lui-même change, et trouve, dans un paysage politique et intellectuel largement renouvelé, une fonction un peu différente de ce qu’elle était ces dernières années. Désormais officiellement chargé de veiller à la transmission de la mémoire collective du mouvement socialiste, et d’en conserver les archives, il doit par là même, plus que jamais, être un lieu de débats et de recherches doctrinales grâce auquel cette mémoire restera vivante et féconde. C’est dans ce sens que l’Office veut et doit s’ouvrir toujours davantage à tous ceux – universitaires, étudiants, chercheurs, mais aussi responsables politiques ou syndicaux, élus, militants, simples citoyens – qui s’intéressent au courant politique que nous avons pour mission de servir : le socialisme démocratique, dans son acception française. Notre journal doit être le reflet de cette volonté d’ouverture, et s’adresser à ce large public. Il nous a semblé – l’expérience dira si nous avons eu raison – que c’est à travers la critique littéraire et culturelle, et par le regard original que nous pouvions porter sur les livres, les films ou les spectacles, que nous pouvions le mieux y parvenir. Il vous appartiendra d’en juger.

Mensuel « socialiste », avons nous inscrit en manchette. Qu’est ce à dire ? Serions nous enfermés dans des formules dogmatiques, et refuserions nous les nécessaires confrontations avec d’autres familles de pensée ? Pas du tout. Mais nous avons la nôtre, et nous entendons qu’elle soit reconnue et respectée. Par les temps qui courent, il n’est pas mauvais qu’avant de débattre chacun énonce et assume, clairement, son identité. Il n’est nullement déshonorant d’être républicain, radical, communiste (et il y en a de toutes sortes), anarchiste, écologiste, adepte de l’ultra-gauche ou « libéral-libertaire » : à la foire aux idées, chacun peut trouver son bonheur. Nous n’y voyons rien à redire. Mais nous devons avouer dès l’abord que nous ne tenons pas ces articles, ni en vitrine, ni en magasin, et qu’ici nous sommes socialistes. Notre idéal, en politique, c’est, selon les formules si frappantes de Jaurès « la démocratie jusqu’au bout » et « la République accomplie ». Notre famille, c’est celle des hommes, des mouvements et des partis qui jugent indissociables le combat pour la justice, pour la libération de la personne humaine de tout ce qui l’opprime et l’entrave, et la conquête puis l’exercice des droits de l’Homme et du Citoyen, des libertés publiques, bref de la démocratie politique. Ou, pour exprimer autrement la même idée, la tradition de ceux pour qui l’œuvre de transformation sociale ne se conçoit que dans le cadre d’une société de liberté, où il n’y a d’action légitime qu’en vertu d’un mandat explicitement délivré par le suffrage universel. C’est cette culture politique qui éclaire nos choix, nos allergies, nos préférences, fonde nos convictions, donne cohérence à nos principes et à nos valeurs. Mieux vaut le préciser d’entrée, pour ensuite n’y pas revenir.

Mais sur cette base, nous souhaitons dialoguer avec tous, et notamment avec toutes les composantes d’une gauche dont nous savons depuis longtemps qu’elle est “plurielle”. L’OURS n’est lié à aucune chapelle, et ne souhaite pas en être une. Toute forme de sectarisme nous répugne. Ce journal est rédigé par des hommes et des femmes qui s’expriment en toute liberté, en toute indépendance d’esprit. Ses colonnes sont ouvertes à tous ceux qui souhaitent se joindre à nous pour poser sur l’actualité culturelle un regard sans préjugés et sans complaisance. Anciens et nouveaux abonnés, anciens et nouveaux lecteurs, nous diront dans quelques mois si nous avons eu raison de penser qu’une telle publication correspondait à un besoin, et si nous avons gagné notre pari.

Pierre GUIDONI

(le collage de couverture a été réalisé par Pierre Guidoni)

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