jeudi 25 avril 2024
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Les socialistes, des accords de Munich à la Libération

Occupation« Le lecteur trouvera dans les documents pour la plupart inédits qui lui sont présentés par les cahiers de L’OURS une bonne photographie du Parti socialiste en cette fin d’occupation. » (Marc Sadoun, Cahier et revue de l’OURS n°168). Pour connaître (ou réviser) l’histoire des socialistes des accords de Munich à la guerre, de la Résistance à la Libération, plongez-vous dans les neuf numéros de la revue de l’OURS consacrés à cette période cruciale. Découvrez ici les sommaires de ces publications. Pour les commander, écrire à l’OURS. Pour les consulter,  venir à l’OURS.

HISTOIRE DU PARTI SOCIALISTE SFIO 1939-1944 dans les cahiers de L’OURS

VerdierPSVieclandestinen° 121 (juin-juillet 1981) : De janvier à mai 1939.
Du retour de Daladier de Munich au Congrès de Nantes.
Documents présentés : les motions pour le congrès ; les décisions du congrès ; la motion de synthèse ; l’élection des organismes centraux.
Annexe : Les remarques de Pierre Rimbert ;
La guerre par erreur : Fernand Roucayrol ;
Quelques remarques : Germaine Degrond ;
Aujourd’hui comme hier, toujours la paix !, Maurice Deixonne.

n° 133 (août-sept. 1982) : Juin 1939-juin 1940.
Les deux courants principaux qui divisent le Parti s’affrontent.
Documents : réunions de la CAP du 7 juin 1939 ; article de L, Blum dans le Populaire après la signature du pacte germano-soviétique.
Réunion de CAP, 25 et 29 août 1939 (documents inédits).
Lettres de L. Zoretti aux membres de la CAP.
Annexe : Le désarroi du Parti socialiste : Pierre Rimbert ;
L’année terrible et dérisoire : Fernand Roucayrol ;
Retour sur les années dramatiques 1933-1939 : Anna Camel.

n° 135 (novembre 1982) : Juin-août 1940 : 1e partie.
Jusqu’au vote du 10 août 1940.
Documents : correspondance de René Hug (secrétaire administratif du Parti socialiste) avec Séverac, Paul Faure, André Février… Annexe : La naissance de L’Effort éphémère organe socialiste de reconstruction nationale ;
Décisions du Congrès de 1944 sur l’épuration du Parti.

n° 138 (février 1983) : Juin-août 1940 : 2e partie.

Daniel Mayer
Daniel Mayer



Suite de la publication de la correspondance de René Hug. La lecture de cette correspondance révèle le désarroi et la désorganisation de la SFIO ou plus exactement de certains de ses dirigeants.

n° 141 (mai 1983) : Les socialistes sous l’occupation (1e partie).
Dans ce cahier préparé par Maurice Granet sont évoqués la reconstitution, dans la résistance, du Parti socialiste, les socialistes dans les mouvements de résistance non socialistes, les socialistes à Londres (groupe Jean Jaurès ; les socialistes auprès du général de Gaulle).

Populaire clandestin 1942
Populaire clandestin 1942

n° 149 (mars 1984) : Les socialistes sous l’occupation (2e partie).
Ce cahier traite du projet socialiste de programme commun de la résistance du 11 décembre 1943 et du débat qui s’ensuivit entre le PC et le PS.
Documents publiés in extenso : le texte du projet du 11 décembre 1943. La réponse du PCF au PS (adoptée le 25 avril 1944) ; la réponse du PS au PC (22 juin 1944) ; Remarques du PCF sur la réponse du PS à ses premières observations.

n° 154 (octobre 1984) : Les socialistes sous l’occupation (3e partie).
Ce cahier propose des documents inédits :
Rapport sur le Parti socialiste – rédigé en octobre 1943 par Danvers, pseudonyme de G. Defferre.
Rapport sur l’activité des fédérations du Parti (la plupart de ces rapports ont été rédigés fin 1944 à la demande du Secrétariat général du Parti). Côtes-d’Or, Deux-Sèvres, Loiret, Marne, Haute-Marne, Saône-et-Loire, Sarthe, Tarn, Tarn-et-Garonne, Var, Vienne.
La déclaration de principes du groupe « Libertés ».

n° 158 (février 1985) : Les socialistes sous l’occupation (4e partie).
Rapports PS-PC 1943-1944, correspondance échangée entre les deux partis, procès-verbaux des réunions.
Procès-verbal de la réunion du Groupe Jean Jaurès (comité de liaison des socialistes français en Grande-Bretagne, réunions du 13 mai 1944) lors de la visite de Waldeck Rochet.
Annexe :
François Camel : Ultimes paroles.
Les socialistes d’Alger dans la Résistance : Laurent Préziosi.
Rapport sur la situation du CAS. (Comité d’action socialiste), 27 janvier 1943.

Amédée Dunois
Amédée Dunois

n° 168 (mars-avril 1986) : Les socialistes sous l’occupation (5e partie)
Correspondances : Paris-Londres-Alger, 1943-1944.
Avant-Propos
Avec ce cahier nous terminons la 23e partie de notre histoire du Parti socialiste SFIO consacrée aux socialistes sous l’occupation.
L’origine des documents que nous publions dans ce cahier est vraisemblablement la suivante. Lorsque Guy Mollet a quitté le secrétariat général du Parti socialiste en 1969, il a laissé sur place, Cité Malesherbes, la quasi-totalité des archives du Parti n’emportant que ses papiers personnels et quelques cartons regroupant notamment des dossiers sur le PS dans la clandestinité, dont sont extraits les documents publiés ici, et d’autres concernant la période 1944-1946 dont nous nous servirons pour la rédaction de nos futurs cahiers. Guy Mollet considérait que les archives du Parti socialiste, quelle que soit la dénomination de celui-ci, appartenaient au mouvement en tant que tel et non à une équipe dirigeante. Malheureusement, dans les années qui ont suivi, de nombreux documents, faute de place sans doute, ont été détruits.
Nous tenons à remercier vivement Monsieur Marc Sadoun, professeur à l’Université de Lille II, auteur d’une thèse remarquable sur « le Parti socialiste, des accords de Munich à la Libération », d’avoir accepté de présenter ce cahier et d’avoir bien voulu se charger de rédiger les notes indispensables à la compréhension des textes et à l’identification des personnes. Nous sommes persuadés que vous apprécierez la précision de l’analyse et la richesse des commentaires.
Nous n’avons pas la prétention d’avoir, avec nos cahiers sur l’histoire du Parti 1939-1944, épuisé le sujet. Mais nous pensons que les éclairages apportés auront montré à quel point l’engagement du Parti et des militants a contribué à la libération de la France.
L’OURS.

CORRESPONDANCES PARIS-LONDRES-ALGER

Introduction
Le lecteur trouvera dans les documents pour la plupart inédits qui lui sont présentés par les cahiers de L’OURS une bonne photographie du Parti socialiste en cette fin d’occupation. On est loin de la réunion qui, le 30 mars 1941, a rassemblé à Nîmes quelques militants sans moyens ni mandat. Deux ans plus tard, le Parti a reconstitué la trame de son organisation, il a retrouvé des valeurs réhabilitées par la défense de Blum à la Cour de Riom, il peut désormais revendiquer sa place dans le cercle très fermé de la Résistance. Comme pour signifier la fin de sa convalescence, il vient de renoncer à l’appellation étriquée que les nouveaux cadres avaient choisie : le Comité d’action socialiste (CAS) a laissé place au Parti socialiste ; Daniel Mayer qui, depuis les origines, en animait la direction a été désigné au poste très officiel de secrétaire général. La nouvelle organisation n’a apparemment plus de problème de légitimité.
Que la réalité soit plus complexe, on le voit bien à la lecture de la correspondance aujourd’hui produite. Le Parti a définitivement réglé ses comptes avec son ancienne direction, mais il se heurte toujours aux mouvements de résistance et au Parti communiste ligués dans le même refus de reconnaître son statut. Sur le premier point, il suffit de rappeler l’exclusion de tous les parlementaires n’ayant pas refusé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain décidée dès le mois de mai 1941. Prudente encore puisque la réintégration reste ouverte si elle est proposée par la base, la proposition n’évoluera que dans le sens d’une plus grande rigueur. A la Libération, la SFIO fera une seule exception à sa règle en réintégrant Raymond Gernez qui, après avoir voté les pleins pouvoirs, est immédiatement entré dans la Résistance.
Il y a, dans cette épuration exceptionnelle par sa fermeté, une exigence de pureté et un besoin de clarification inté­rieure, mais il y a aussi un indice de la lutte de positions qui se développe dans le milieu résistant. Et c’est sur ce point sans doute que la documentation publiée apporte l’éclairage le plus riche. Dans la clandestinité, le Parti doit surmonter la méfiance des mouvements et du PCF. Méfiance pour la politique, d’abord, à laquelle les militants socialistes eux-mêmes n’échappent pas totalement. Comme le souligne encore Van Wolput (Boseman) dans sa lettre du 28 octobre 1943, les plus courageux, ceux que leur passé destine aux premières places, ne comprennent pas toujours l’intérêt d’une action partisane. Robert Lacoste, Jules Moch, Jean-Pierre Bloch l’expriment en France en 1940, Weil-Curiel, Georges Boris, Pierre Brossolette le diront à Londres où le Cercle Jean Jaurès se déchire sur les modalités de la lutte contre l’occupant. A ses origines phénomène individuel et patriotique, la Résistance méprise, au mieux ignore l’action politique. Des deux côtés de la ligne de démarcation, l’OCM et Combat témoignent de cette sévérité, mais c’est évidemment en Zone Nord que s’exprime surtout la priorité de la lutte armée contre l’occupant. Daniel Mayer souligne ce phénomène quand il parle dans son courrier du retard pris par les fédérations du Nord de la France. Plus qu’ailleurs, la Résistance en territoire occupé est sourde à la propagande politique. Là encore, il faudrait nuancer. Libération Sud et surtout Libération Nord, en majorité animés par des militants socialistes et syndicaux, ne partagent pas cette analyse. Surtout, l’évolution de la guerre et la redistribution des forces au sein du milieu résistant engendrent un retour progressif aux allégeances antérieures à la guerre. Mais, somme toute, le Parti ne parvient jamais a nouer avec les mouvements une solidarité sans faille. Pour, le résistant, il reste un intrus.
Il faut, pour le comprendre, élargir l’analyse au Parti communiste. Celui-ci, bien sûr, ne peut pas afficher sa virginité politique. D’autant qu’il n’hésite pas à intervenir ouvertement dans tous les secteurs de l’action clandestine. Alors que le CAS se limite à l’origine à la propagande politique et refuse de constituer son propre mouvement de résistance, le PCF crée dès le mois de mai 1941 le Front National dont il voudra faire, après la rupture du pacte germano-russe, un lien de ralliement pour toute la Résistance. Or, à son égard, les résistants ne feront jamais preuve de l’ostracisme dont souffriront les socialistes. Interlocuteur privilégié des mouvements, le PCF se retrouve avec eux pour dénier au PS le label résistant. Plusieurs incidents – signatures de tracts, affectation des postes dans les organismes de direction – témoigneront de cette distribution en deux camps inégaux dont on trouvera un écho dans la correspondance ci-jointe : A la radio de Londres, Grenier bénéficie d’un monopole injustifié, partout le PCF passe pour le grand animateur de la Résistance.
D’où ce rappel récurrent aux délégués du Parti socialiste à Londres et à Alger : « populariser » l’action, « citer les faits d’armes », insister sur l’audience du Parti. Les effectifs ne sont-ils pas en augmentation considérable ? La presse ne couvre-t-elle pas l’ensemble du pays ? Les socialistes n’assument-ils pas une part essentielle de responsabilité au sein de la France libre alors que le PCF continue de se protéger avec sa prudence habituelle ? Il faut, lit-on dans le « rapport n° 3 » à André Philip et Félix Gouin, « ne pas oublier l’épithète socialiste ».
Tout tient dans ce rappel tout à fait expressif du cercle dans lequel le Parti est enfermé. Le PC. entre-t-il dans la lutte armée, il prouve sa force et son désintérêt. Le Parti socialiste refuse-t-il de diviser la Résistance par la création d’un mouvement autonome, il s’enferme dans la politique et justifie la condamnation de ses concurrents. Décide-t-il à l’inverse, comme il le fait à partir de 1943, de développer le mouvement Brutus, menace-t-il de reprendre ses militants engagés dans les mouvements, il ignore l’altruisme et l’union. Comment, dans ces conditions, ne pas rappeler son existence ? Partout présents, les socialistes ne sont pas reconnus : ils doivent donc s’afficher, quémander, quitte à redoubler par leur insistance la suspicion dont ils sont l’objet.
Il faut attendre 1944 pour observer un renversement du rapport des forces. À mesure que le Parti communiste prend de l’importance et que sa stratégie apparaît plus clairement, les mouvements se tournent vers le Parti socialiste. Et à mesure que, les formes de lutte évoluent et que la Résistance s’institutionnalise, celui-ci se montre plus sûr de lui. Le CNR, dont il a eu l’idée, associe, comme il le souhaitait, tous les partis résistants aux mouvements et l’Assemblée consultative d’Alger est le lieu où il peut exprimer son excellence et son savoir-faire. Comme l’écrit Raymond Haas : « Etant donné que la Résistance, qui a envoyé ses meilleurs hommes au gouvernement, n’a pas, à l’Assemblée, concrétisé les espoirs que l’on avait mis en elle, il se peut que des partis puissent dans l’avenir jouer un rôle plus important que certains ne le prévoyaient. A condition toutefois qu’ils fassent preuve de l’esprit d’adaptation nécessaire ». Le PS saura s’adapter ou du moins s’imposer, faisant élire Félix Gouin à la présidence, multipliant les projets. L’Assemblée, c’est le domaine du Parti.
L’intervention politique n’était pas sans valeur sous l’occupation. Par les mots seulement, Blum a donné, à la Cour de Riom, un nouveau souffle à la Résistance, il a élevé son combat aux valeurs de l’humanité. Et, sur ce plan, le Parti socialiste a rempli une fonction qu’aucune autre formation ne pouvait assumer avec la même efficacité. Qu’il n’ait pas toujours su tenir un bon équilibre entre l’intervention politique et la lutte active contre l’occupant, on le voit bien à la lecture de la correspondance avec Londres et Alger. Les luttes internes à la Résistance viennent souvent au premier plan de ses préoccupations. Mais ce n’est pas sous cet aspect que l’écriture socialiste détonne. Aucune formation n’échappe à une exigence qui, à l’approche de la Libération, se fait plus pressante et, dans le choix des mots et des alliances, chacun trahit en fait la lutte qu’il mène pour l’hégémonie dans la clandestinité et surtout dans la France libérée.
Le lecteur ne sera pas surpris de retrouver à travers cette présentation quelques traits familiers du mouvement socialiste : l’individualisme des militants qui, aux premiers jours de la Résistance, s’éparpillent dans tous les mouvements et conservent parfois jusqu’au bout une vieille méfiance pour leur propre parti ; Inattention permanente aux choix du PCF, ce mélange très particulier d’attirance et de haine qui caractérisait déjà avant-guerre la représentation que le socialiste avait du communiste ; la fermeté sur les principes essentiels, la fidélité pour la France libre, la défense des institutions républicaines en particulier.

Au moins en filigrane, apparaîtront d’autres traits plus surprenants : la rapidité du redressement socialiste, l’adaptation aux contraintes de la clandestinité et surtout, ce qui est longtemps resté la grande inconnue, la part que les militants ont donnée à la Résistance active contre l’occupant. Doit-on porter au passif du Parti son incapacité à populariser cet apport ? Il avait, dès le début, choisi de s’effacer pour des raisons qui seraient trop longues à développer ici (1 ). En partie par désintérêt, en partie aussi parce qu’il faisait une lecture trop rigide, trop classique de la situation – aux partis l’action politique, aux mouvements l’action résistante –, il n’a pas su utiliser toutes les ressources de ses militants. Et c’est bien en définitive dans ce mélange d’adaptation et d’inhibition que paraît tenir le cœur de l’identité socialiste.
Marc Sadoun
(1 ) Sur ce point, on pourra se reporter à Marc Sadoun, Les socialistes sous l’occupation, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1982.

SOMMAIRE

1943
I) Rapport de D. MAYER pour A. PHILIP et F. GOUIN, 28/7
A) Rapport ; B) Réponse de Henry à VILLIERS, 3/10 ; C) Réponse d’André à VILLIERS, Alger, 1/10 ; D) Réponse de LUX à VILLIERS, 6/10
II) 2e Rapport de F. GOUIN pour VILLIERS, 11/8
III) Rapport n° 4 pour A. PHILIP et Félix GOUIN
IV) Lettre d’A. PHILIP, 8/10
V) Lettre de BOSEMAN, 28/10
VI) Lettre de HASS à VILLIERS,Londres, 9/11
VII) Lettre d’A. LE TROQUER à VILLIERS, 21/11
VIII) Rapport de R. HASS à VILLIERS, 3/12

1944
IX) Rapport de Raymond HASS à VILLIERS, fin janvier
X) EDOUARD à VILLIERS, 2/2
XI) Vincent AURIOL à VILLIERS, 2/2
XII) Rapport n° 10 pour R. HASS, mars
XIII) Rapport n° 11 pour R. HASS, avril
XIV) Rapport n° 12 pour R. HASS, juillet
XV) Lettre de Pierre BLOCH à VILLIERS
XVI) Lettre de Vincent AURIOL à VILLIERS


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