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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Art et socialisme 1931
L'ART ET LE SOCIALISME
par Maurice Deixonne


Cette étude inédite sur « l’art et le socialisme » (publiée dans Recheche socialiste n°5, décembre 1998), rédigée par Maurice Deixonne et « révisée » par Claude Lévi-Strauss, aurait dû paraître dans l’ouvrage qu’un groupe de onze intellectuels emmené par Georges Lefranc projetait de sortir en 1931 (sous le titre Socialisme 1931). Leur projet, ô combien ambitieux, était de « rénover » le socialisme. Stéphane Clouet a retracé dans une thèse devenue livre (1) la rencontre de ces jeunes gens (outre les trois cités : Pierre Boivin, Suzanne Boully - qui épousera M. Deixonne -, Jacques Godard, Max Grignon, Ignace Kohen, Jean Itard, Suzanne Lamare - qui épousera G. Lefranc -, Robert Marjolin) au cours de leurs études au milieu des années 20, puis à la Fédération nationale des étudiants socialistes. Il y décrit avec précision leur programme et méthodes de travail, leurs tentatives pour diffuser leurs idées, et la genèse du livre
Cet ouvrage se voulait une exploration globale de la solution socialiste à la crise politique, économique et morale de la société. Dans le projet initial, cette étude s’inscrivait dans une troisième partie (la première était consacrée au malaise dans le Parti socialiste et dans la société, la deuxième à la « route vers le socialisme » par l’action totale) qui devait insister sur la nécessité pour les socialistes d’avoir une doctrine totale, en prenant en compte dans un premier temps la formation de l’individu, puis la politique familiale, et, enfin, l’activité spirituelle. Cette activité spirituelle se déclinait également en trois temps : l’art, la philosophie, la religion. Pour des raisons de place, d’impératif éditorial, mais aussi pour des raisons liées au non-respect par ces jeunes intellectuels de leur planning de travail, cette étude fut écartée de l’ouvrage, édité par Georges Valois, qui parut finalement en juin 1932 sous le titre Révolution constructive - nom qu’ils donnèrent à leur groupe constitué au sein de la SFIO. Georges Lefranc espéra un temps pouvoir publier, toujours avec l’aide de Valois, des brochures dans une collection qui aurait eu pour titre « les Cahiers du socialisme » (en écho à la série des « Cahiers du socialiste » lancée par Albert Thomas avant 1914) dont la première aurait été « L’art et le socialisme ». Mais ce projet n’aboutit pas, et ce texte resta dans les cartons de Maurice Deixonne.
Si Maurice Deixonne, jeune agrégé de philosophie, a tenu la plume, son étude était nourrie des discussions et réflexions, critiques et remarques de son ami Claude Lévi-Strauss. Il ne semble pourtant pas que ce dernier ait réellement révisé le texte (2). Il effectuait à ce moment-là son service militaire et commençait à prendre ses distances avec ses anciens amis. Mais il écrivait à Deixonne le 13 décembre 1931 : « Le seul travail que Lefranc m’a demandé, et que je lui ai promis d’accomplir, c’est la révision de ton chapitre sur l’art. Je viens déjà de le lire, rapidement. Accord complet sur l’ensemble, particulièrement sur la seconde partie… je vois quelques lacunes (la littérature surtout) ».
Maurice Deixonne était bien conscient de se lancer dans un exercice ardu ; mais ce travailleur infatigable n’était pas homme à renoncer devant la tâche. Son étude ne porte pas sur l’art prolétarien ni sur un art socialiste mais sur ce que les socialistes ont à dire de et sur l’art : il ne s’agit donc pas de définir un programme, mais de regarder ce que les artistes et « l’art » proposent et d’en juger en socialiste. Ces pages témoignent des interrogations d’une époque et du regard porté sur les innovations : cinéma, peinture, architecture (la fascination pour les travaux des architectes comme Le Corbusier pourra faire frémir au moment où les grandes cités ont montré leurs explosives limites), mais aussi scénographie des manifestations de masse, meetings, etc. Avec, comme fil directeur, le rapport entre l’individu et le collectif.
La réflexion des socialistes sur les questions culturelles a toujours été marginale (3). C’est pourquoi il nous a paru important de publier aujourd’hui une de ces trop rares tentatives de penser l’art en socialiste. Pour réamorcer la discussion ?
Frédéric Cépède

(1) Stéphane Clouet, De la Rénovation à l’utopie socialistes, Révolution constructive, un groupe d’intellectuels des années 1930, Presses universitaires de Nancy, 1991, 250 p. Nous avons utilisé cet ouvrage pour cette rapide présentation mais aussi le dossier « Révolution constructive » du fonds Maurice Deixonne déposé à l’OURS qui regroupe les échanges de correspondance entre Deixonne et Lefranc, Lévi-Strauss, Itard…
(2) On trouve, dans les archives de M. Deixonne, le manuscrit et une version dactylographiée de ce texte, sans annotation ni rature. C’est ce texte que nous publions ici. Seuls quelques intertitres ont été ajoutés.
(3) Voir sur ce point : Christophe Prochasson, Les intellectuels et le socialisme, Paris, Plon, 1997, 298 p.
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