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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
L'Europe vue par 3 socialistes
Léon Blum, Guy Mollet, François Mitterrand
La construction européenne vue par trois socialistes français, 1948-1995


Ces trois documents ont en commun de condenser les conceptions européennes de ces trois acteurs majeurs, à des moments forts de leur vie. Sans être tout à fait des « testaments européens », ils expriment une vision de l’Europe, de la politique et de la société, qui puise dans l’histoire et les combats de ces hommes, qui touche aussi à leur identité.

Les socialistes, dans leur majorité, ont toujours été d’ardents et constants soutiens de la construction de l’Europe. Léon Blum, Guy Mollet, François Mitterrand, dans les responsabilités qui furent les leurs, par les écrits, la parole et les actes ont, à chacune des étapes, éclairé les enjeux et donné leur vision de cette Europe en devenir.
Ce combat européen, ils l’ont mené sur la scène politique, en France et en Europe, mais également dans leur parti : les débats sur la Troisième Force internationale en 1948, sur la CED au début des années 1950, les débats permanents sur l’Europe libérale, les abandons de souveraineté, sur la supranationalité, le fédéralisme… ont conduit à des affrontements internes parfois violents, et à des scissions. Il ne s’agit pas ici de revenir sur ces « querelles de famille », elles ont été largement abordées dans nos publications. Ni sur les engagements de Léon Blum, Guy Mollet, François Mitterrand pour l’Europe. Par contre, en rapprochant ces extraits de textes et discours, il apparaît que la réflexion commune progresse dès lors que le fond des choses est traité, que l’on ne fuit pas le débat.
Lorsqu’il intervient à Stresa, au congrès de l’Internationale socialiste, en avril 1948, Léon Blum (1872-1950) est au soir de sa vie. Il sait qu’il ne reviendra plus au pouvoir. Il suit toujours de très près la vie politique et ses avis sont sollicités par ses camarades. Quelques semaines plus tôt, il a prononcé une conférence sur la Révolution de 1848, une méditation sur la révolution qui est aussi le bilan d’une vie. À Stresa, encore, il mêle souvenirs personnels, et explication de textes. Dans un moment particulièrement dramatique, le spectre de la guerre si proche hante les esprits, il oppose, comme à Tours en 1920, deux visions du monde, et en revient à l’histoire sans se laisser donner de leçons de doctrine. C’est une perspective socialiste qu’il brosse en pleine lumière. Mots passionnés, qui vont à l’essentiel.
Guy Mollet (1905-1975), en 1965, est à la recherche d’une voie nouvelle pour les socialistes français. Face à un monde communiste en plein bouleversement, avec un PC toujours fort et une gauche non communiste éclatée, divisée sur la stratégie à adopter face au pouvoir gaulliste, il prône des accords électoraux à gauche, et prépare une confrontation idéologique sans concession pour « effacer 1920 ». L’Europe reste sa passion, et ce n’est sans doute pas un hasard si la dernière brochure qu’il édite en tant que secrétaire général de la SFIO lui est consacrée, en forme de bilan et perpectives. Guy Mollet, Européen de la première heure et spécialiste des questions institutionnelles, s’attache en quelques pages denses, sans concession à l’égard de ses adversaires, à préciser les sens des mots, car derrière les questions de vocabulaire se cachent des problèmes de fond.
Le discours de François Mitterrand (1919-1996) au Parlement européen en janvier 1995 est aussi un bilan. Les souvenirs personnels du président de la République se télescopent à la fin de son intervention pour nous replonger dans les interrogations qui motivaient l’intervention de Blum à Stresa. Une nouvelle fois, un socialiste, avec pédagogie, rappelle le lent combat pour l’Europe, les avancées mais aussi les insuffisances. François Mitterrand veut faire aimer cette Europe, la rapprocher des peuples, des citoyens.
La spécificité de leur combat est dans l’attention permanente aux idées de démocratie, de justice, de liberté… et de paix, dans la transmission du message européen.
L’optimisme dont font preuve Léon Blum, Guy Mollet et François Mitterrand, leur souci de ramener les enjeux à leur véritable dimension, tant au regard de l’histoire, à l’échelle de l’homme, que de l’idéal, quand ils parlent de l’Europe, est trop évident pour ne pas en faire un trait de caractère propre des socialistes. Il est un fil que relie les combats d’hier à ceux d’aujourd’hui, et invite à aborder les étapes futures avec autant de lucidité et de hauteur de vue.
Frédéric Cépède
Blum, Stresa, 1948
Mollet, Europe, 1965
Mitterrand, Europe, 1995
 

 
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