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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Jacques Dubois
JACQUES DUBOIS
1918-2002


Notre ami Jacques Dubois, militant socialiste, syndical, coopérateur depuis 1935, est décédé mardi 29 janvier, des suites d’une longue maladie. Adhérent de l’OURS depuis 1971, il a été trésorier puis vice-président de l’Office entre 1984 et 1994, date à laquelle il a décidé de démissionner du CA, estimant que son état de santé ne le rendait plus disponible.

Jacques Dubois, né en 1918, fils d’un ouvrier d’usine et d’une modiste, boursier de l’État, intègre l’École normale d’instituteurs d’Indre-et-Loire en 1934. Il prend son premier poste d’instituteur à Châtellerault en 1937. Il adhère à la section de Tours des JS en 1936, puis à la SFIO en 1937 à la section de Châtellerault. Il est membre du SNI, membre très actif du Collège ouvrier du travail de Tours dont Léopold Sédar Senghor est le président. C’est sur la proposition de ce dernier qu’il collabore en 1939 à la grande enquête sur les salaires pilotée par Georges Lefranc et initiée par Georges Vidalenc. Cette participation réoriente sa carrière professionnelle après guerre puisque qu’il rejoint à la demande de Jouhaux l’Institut syndical des salaires. Cet institut, obligé de devenir autonome, s’est transformé en Institut technique des salaires (ITS), qu’il préside par la suite. Jacques Dubois était devenu le « spécialiste » des salaires en France (nombreux articles dans la presse et publications sur ce thème : dont Les Salaires, Éditions d’Organisation, 1986 ; Le Risque salaires dans les petites entreprises, Economica,1988).
À partir de 1941, il entre en Résistance dans le réseau Libé Nord dans la zone Pays de Loire. Il reprend sa carte à la SFIO en 1945 et restera fidèle au PS jusqu’à sa mort : il était ces dernières années membre de la section de Versailles. Il était également membre de Force ouvrière dès l’origine.
C’est essentiellement en tant qu’expert qu’il participe à la vie de son parti. Il est assistant du docteur Segelle, ministre socialiste du Travail dans le gouvernement Bidault (novembre 1949-février 1950) pour la loi de retour aux conventions collectives. Il est membre de la commission exécutive de la Fédération des Yvelines, de 1967 à 1970, animateur de la Direction des études socialistes du PS en 1969-1971, secrétaire de la commission statutaire d’étude de l’autogestion (1971-1975), membre de la Bataille socialiste après le congrès d’Épinay. Il fait à l’occasion de la convention nationale sur l’autogestion de juin 1975 sa seule intervention dans un congrès national du PS. Sous le pseudonyme de Jacques Brault (il est alors chef d’entreprise), ses propos, loin des schémas tactiques des courants, visent essentiellement à mettre en garde les socialistes sur les conditions de la mise en place concrète, sur le terrain de l’entreprise, de l’autogestion. Il publie au même moment un ouvrage Droits des salariés et autogestion (Téma Action, 1975), préfacé par Alain Savary.
Début 1980, les mauvaises suites d’une opération des vertèbres le handicapent lourdement et le condamnent à ne se déplacer qu’avec des béquilles et escorté par son épouse, Marie-Thérèse. Si ce coup du sort réduit sa mobilité, il n’entame ni sa vivacité ni son dynamisme.
Membre de l’OURS depuis 1970, il donne, à partir de 1984, son concours aux publications et études économiques, et s’investit pleinement dans l’administration de notre association. Trésorier, puis, à partir de juin 1990, vice-président délégué, il apporte son expertise technique et sa rigueur gestionnaire, et aide efficacement au redressement de l’OURS. Il pilote de nombreuses études économiques publiées dans les Cahier et revue de l’OURS, commandées par le ministère du Travail en 1984-1986 et en 1988-1990.
Victime d’un accident cérébral en 1995, Jacques vivait à Versailles entouré de l’affection de sa femme, de ses enfants et petits-enfants. Il s’est éteint à son domicile.
Militant sincère, rigoureux, homme de conviction, de caractère, il cachait derrière une attitude bourrue une grande sensibilité. Il était très attentif à l’exposé clair des positions, et avait gardé de sa formation d’instituteur un grand sens de la pédagogie : il voulait être compris par tous, sans fioritures.
F. C.
 

 
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