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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Editorial d'Alain Bergounioux (RS 17, dec 2001)
LA GAUCHE ET SES PROJETS
AVANT PROPOS
L’approche des grandes échéances du printemps 2002 amène tous les partis de la gauche plurielle à définir leurs projets. Le mot de projet aujourd’hui a largement gagné la partie. Il est utilisé à gauche mais aussi maintenant à droite. Cela tient sans doute à l’effet de l’élection présidentielle sur la vie politique française qui suppose de définir avant tout des grandes orientations. Le terme de programme retrouve une actualité lors des élections législatives. Mais, il n’y a pas là une « exception » française. Car, la dualité entre le projet et le programme existe plus ou moins dans toutes les démocraties européennes. Les socialistes allemands distinguent ainsi le « programme fondamental » - ce qu’était par exemple le programme de Bad-Godesberg en 1959 – des programmes électoraux.
D’une manière plus générale, la gauche s’est toujours définie historiquement par des projets. Le « Manifeste des égaux » de Grachus Babeuf et le « Manifeste communiste » de 1848 sont des références illustres. Chaque génération depuis a éprouvé le besoin de déterminer ses repères et ses objectifs. On constate toutefois une tendance là aussi à « l’accélération de l’histoire ». Les rendez-vous électoraux rythment davantage que par ce passé la définition d’orientations. Pour les socialistes français, on se souvient d’au moins trois textes significatifs, le « Changer la vie » de 1972, le « Projet socialiste » de 1980, le « Nouvel Horizon » du congrès de l’Arche en 1991. Et, maintenant, le projet de 2002.
C’est pour cela que l’OURS a pensé intéressant de demander aux cinq partis de la Gauche plurielle de nous donner une contribution sur la définition de leurs projets respectifs. Le calendrier particulier des Verts et les débats en cours ne leur ont pas permis de répondre à temps à notre sollicitation. La comparaison entre les quatre projets est toujours utile - car trop souvent les militants ne prennent connaissance que du projet de leur formation propre.
Nous avons en plus souhaité y adjoindre plusieurs articles sur l’état de la réflexion idéologique et programmatique dans trois autres grands partis européens, la SPD, le Labour Party et PSOE.
Nous avons ainsi les pièces d’un dossier qui - si elles ne sont pas toutes encore sur la table - ne manqueront pas d’intéresser les lecteurs de l’OURS et au-delà, dans la perspective des débats qui s’annoncent en 2002.
Alain Bergounioux
Sommaire RS 17
Article de Martine Aubry
 

 
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