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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Un journal plus politique
UN JOURNAL PLUS POLITIQUE
Les comptes rendus de ces travaux sont régulièrement publiés dans notre Cahier et Revue, dont la réalisation est coordonnée par Pierre Rimbert, qui ne se modifie guère pendant cette période au niveau de sa forme, pas davantage que le journal.
Dans la deuxième partie des années 1970, sous l’impulsion de Denis Cépède, le Journal change cependant peu à peu, principalement au niveau des éditoriaux et mots du secrétaire général. Nous entrons dans une phase beaucoup plus politique de <l’OURS. Les exemples ne manquent pas. Ainsi, en décembre 1977, quand Denis Cépède analyse la faillite de la stratégie de l’union de la gauche. Nous sommes alors en pleine crise, et il écrit : « Il faut donc enregistrer la faillite d’une stratégie. Ceux qui l’avaient pressentie depuis longtemps n’avaient eu que le mérite de ne pas rêver, aussi de ne pas se tromper, et de ne pas tromper. Aujourd’hui, les deux partis s’accusent d’avoir assassiné l’espérance. Mais tant qu’ils ne comprendront pas qu’ils s’étaient nourri d’illusion, l’espérance n’aura pas encore commencé de naître. »
Alors, l’OURS s’est-il « politisé » durant toute cette période, intervenant dans les débats internes du PS et de la gauche, contrevenant ainsi à ses propres statuts ?
Denis Cépède s’en expliquera en 1979, à l’occasion du dixième anniversaire de l’OURS :
« Le risque était nul d’entrer dans le débat politique entre les organisations politiques, puisque ce débat était sinon inexistant, du moins très court. Ce n’est pas aujourd’hui où les organisations politiques errent et vocifèrent dans les décombres de l’union, que nous nous départirons de notre réserve en rappelant qu’elles avaient cru bâtir cette union en réduisant son enjeu au constat d’une connivence de faits fondée sur une convergence temporaire d’intérêts. Ainsi, chacune des organisations renonçait à ses propres héritages, ce qui nous laissait seuls à identifier le passé, renonçait à poursuivre une réflexion pourtant engagée, mais délibérément interrompue en 1971, sur les conditions que chacun entendait mettre et acceptait de remplir pour s’engager avec l’autre dans les mêmes voies de passage au socialisme - ce qui garantissait à l’OURS de ne pas déranger leurs arrangements en abordant les sujets sur lesquels ils avaient décidé d’être muets et qui étaient justement ceux qui, tout naturellement, nous intéressaient et qui, à mesure que les partis les négligeaient, nous préoccupaient davantage. Bref, l’heure n’étant pas à la réflexion, nous n’avons gêné personne en réfléchissant. En donnant les éléments et les conclusions de nos travaux, nous ne pouvions donner l’impression d’entrer dans les leurs. N’ayant aucun goût pour les papiers collés, notre réflexion n’interférait pas dans l’élaboration du programme commun. Marquant une préférence pour l’analyse de la réalité, de ce qu’elle fait des hommes et de ce qu’ils pouvaient en faire, le combat des chefs ne nous retient que dans les moments de tranquillité où nous pouvons lire les bandes dessinées ».
Mais cela ne trompe personne. Ces idées, si pertinentes soient-elles, n’intéressent cependant pas grand monde, au-delà du cercle de nos lecteurs, et l’OURS continue de vivre, dans le désintérêt quasi général. Il porte une étiquette, celle du molletisme. Personne dans le Parti socialiste, d’autre part, ne se préoccupe des richesses de la bibliothèque ou des archives de l’Office. J’ai encore bien présent à l’esprit mes conversations de l’époque avec certains responsables ou permanents du Parti, qui ne voyaient que le quotidien et l’avenir. Par contre, nous nouons peu à peu des liens avec l’ISER, Institut socialiste d’études et de recherches, alors dirigé par Jean Pronteau, avec Colette Audry et Renée Frégosi. Denis Cépède rencontrera à plusieurs reprises Jean Pronteau, et je me souviens qu’il m’a dit un jour (fin 1980 ? Début 1981 ?) que l’OURS devrait s’associer plus étroitement aux travaux de l’institut de recherches du Parti. Il envisageait même une entrée de Jean Pronteau dans notre conseil d’administration. Bref, pour Denis Cépède, l’heure était sans doute venue d’un rapprochement de l’OURS avec le Parti socialiste, ou tout au moins avec une de ses composantes, celle chargée de la réflexion.
Denis décède brutalement en décembre 1981 (16). Le conseil d’administration du 26 janvier 1982 procède à une nouvelle organisation de l’OURS. Henri Cerclier (membre du conseil d’administration depuis 1978, entré en même temps que moi) est nommé responsable de la programmation, des études et des travaux. Je suis désigné au poste de secrétaire adjoint, chargé des archives, de la documentation et des relations publiques. Michel Cépède - le père de Denis - est nommé de son côté secrétaire général et directeur des publications. On imagine facilement le drame que cette responsabilité a dû représenter pour lui…
Homme de grande culture, spécialiste mondial des problèmes de développement et de la faim dans le monde, Michel Cépède nous a fait bénéficier de ses connaissances, mais aussi de sa sagesse, dans des périodes parfois troublées pour l’OURS, au plan de son fonctionnement interne.
Nous nous sentions encore bien seuls. Le PS ne se préoccupait toujours pas de nos travaux. Quant à la presse… Quel silence ! Une exception : le 11 juin 1980, Jean-Yves Boulic consacre à l’OURS un long papier dans le Quotidien de Paris. Le titre est tout un programme : « L’OURS : un grenier nostalgique du socialisme » . Tel était le regard porté sur nous. Un clin d‘oeil sympathique, dans la conclusion : « Onze ans après sa fondation, l’OURS s’est créé un public fidèle et motivé, mais restreint (un peu plus de mille abonnés). L’étude d’une doctrine, en l’occurrence socialiste, n’a jamais fait de mal à personne. Il y en a même qui y trouvent leur bonheur. » Quand la presse socialiste évoque l’OURS à la même époque, c’est pour souligner que nous existons toujours. Ainsi, le Rappel du Morbihan, en juillet 1980, sous le titre : « L’OURS n’est pas mort ! ». Ce journal montre tout le chemin qu’il nous reste à parcourir : « Faire connaître l’OURS aux camarades, c’est l’espoir pour tous les chercheurs d’avoir enfin un instrument de travail sur le passé socialiste et ainsi de mieux comprendre le présent… » Nos efforts d’ouverture semblent porter leurs fruits, certes avec des résultats minces. En janvier 1984, l’OURS participe à l’émission « Tribune libre » sur FR3. Adrien Spinetta, Christian Byk et moi sommes interviewés par Philippe Alexandre, alors à RTL. Le quinzième anniversaire de l’OURS, en 1984, nous offre l’occasion de faire un peu parler de nous : quelques lignes dans PS Info - une novation - et un article sympathique de Jacques-Arnaud Penent dans En Jeu, la revue du CERES. Dans le cadre de cet anniversaire, nous sortons une plaquette bilans et perspectives, et nous réalisons un film sur l’OURS, avec l’appui de Claude Fuzier, en sa qualité de maire de Bondy.

Notes
(16) Nous lui rendrons hommage dans un Cahier spécial, «Denis Cépède à l’OURS (1969-1981) », florilège de ses écrits établi par Henri Cerclier (n°136, décembre 1982).
Une nouvelle étape avec Claude Fuzier
 

 
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