ACTUALITE
L'OURS
PUBLICATIONS
DEBATS DE L'OURS
LIVRES DIFFUSÉS
SEMINAIRE OURS
ARCHIVES BIBLIOTHEQUE
TEXTES, IMAGES, DOCUMENTS
L'OURS Signale (colloque,
LIENS UTILES
NOUS ECRIRE
 
Nous joindre
L'OURS 12 Cité Malesherbes 75009 Paris
Tél. 01 45 55 08 60
Pour être informé de nos activités (réunions, parutions, séminaires…), laissez nous un message électronique :
e-mail : info@lours.org
 
L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Recherche socialiste 48-49, avant propos
Retour au sommaire
Pour ouvrir ce numéro, nous publions en « événement » le texte de la conférence prononcée par Lionel Jospin dans le cadre de la manifestation organisée par l’OURS et la Fondation Jean-Jaurès aux Rendez-vous de l’histoire de Blois en octobre 2009. Cette analyse de la crise du capitalisme par « un » socialiste est une invitation à une réflexion collective pour inventer d’autres possibles afin de mettre les socialistes en position de reconquérir le pouvoir pour agir sur le présent. Défi qui est posé à la social-démocratie européenne, elle aussi confrontée à une série de difficultés que j’explore dans l’article suivant. Et dont le moindre n’est pas de retrouver le lien avec le peuple, comme avec d’autres, Rémi Lefebvre le rappelle ici.

Une fois n’est pas coutume, insistons sur l’importance que nous accordons à ces documents, qui depuis le premier numéro de notre revue enrichissent la « bibliothèque socialiste ». Si nous avons publié dans cette rubrique des articles et/ou discours de Jaurès, Guesde, Blum, Mollet, Mitterrand…, parfois connus, mais souvent oubliés ou difficilement accessibles, nous avons aussi tiré des archives des textes totalement inédits, comme celui de Maurice Deixonne, avec la collaboration de Claude Lévi-Strauss, sur Art et socialisme ( n°5, 1998). Ces documents apportent une mise à distance par rapport au thème traité dans un numéro ou, plus simplement permettent une respiration. La pièce d’Étienne Pédron, guesdiste s’il en fut, « le Naufrage de la Bêtise humaine », constitue un moment de la « culture socialiste ». Comme le précise Marjorie Gaudemer, qui vient de soutenir une thèse d’arts du spectacle sur le théâtre socialiste avant 1914, cette pièce a été jouée, mais à la différence d’autres pièces du répertoire militant et propagandiste socialistes, elle n’a semble-t-il jamais été publiée : elle est donc retranscrite ici d’après un manuscrit retrouvé dans des archives départementales. Dans un article à la fois érudit et clair, Marjorie Gaudemer explore les ressorts de ce théâtre comme outil de propagande socialiste, tout en présentant les principaux auteurs socialistes de la période et leurs œuvres. Certes, du côté des réformistes socialistes (et le critique Léon Blum en tête), la crainte est grande qu’en mettant l’art au service de la propagande on dénature sa dimension esthétique, mais côté guesdiste et révolutionnaire, la solution socialiste peut trouver un véhicule dans le théâtre, la chanson, voire ensuite le cinéma. Cependant, au-delà de ce débat sur les finalités de l’art, et le rôle des partis, il y a ces pièces, ces spectacles dont l’étude montre qu’ils ne sont pas dénués d’intérêt et de valeur, et qu’ils relèvent autant de l’histoire sociale que culturelle, de l’histoire des arts.

Si le dessinateur Robert Fuzier est aujourd’hui moins connu et apprécié que H.-P. Gassier, Effel, Cabrol, sa place dans Le Populaire, dont il fut durant les années 30 « le » dessinateur, en fait un acteur important dans la diffusion du message socialiste. Mais Éric Nadaud rappelle que Fuzier ne fit pas que dessiner, il milita et prit une part considérable dans l’agencement des scénographies des réunions socialistes au temps du Front populaire. Il replace les dessins de Fuzier en cohérence avec son parcours : ils campent un type de socialiste de gauche, internationaliste, antifasciste, unitaire, sans doute plus que son parti, bon camarade. Mais l’historien constate aussi que les époques changent, et que s’adapter n’est pas toujours aisé.

Toujours en « histoires socialistes », Guillaume Touati dévoile les combats autour du contrôle d’un hebdomadaire socialiste dans la fédération de l’Yonne, au temps de la crise des Néos. Et en « recherche », Laurent Jalabert fait un point historiographique particulièrement bien venu sur la manière dont l’histoire socialiste des années 1960-1980 est traîtée, entre lutte de mémoires d’acteurs et travaux de recherche.

Dans la partie « débat », l’actualité ou la parution d’un ouvrage servent de point d’appui aux réflexions de Robert Chapuis et Jean-Paul Delahaye. Signalons l’article de Guy Bordes qui, partant du récent ouvrage de Benoît Dutreurtre, Ballets roses, revient sur la personnalité de Le Troquer, avec des aller-retour sur l’évolution du regard porté d’une République à l’autre, sur les « questions de sociétés », les mœurs, et sur vie privée et vie publique au regard de la morale socialiste.

Bonne lecture.

Alain Bergounioux
 

 
© L'OURS - 12 cité Malesherbes 75009 Paris