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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Chapuis/Devin/Un seul monde
Les causes de la Paix,
par ROBERT CHAPUIS
à propos de l’essai de Guillaume Devin, Un seul monde. L’évolution de la coopération internationale, CNRS Éditions, 2013, 55 p, 4 €

Article paru dans L’OURS n°436, page 3

On connaît l’adage : les peuples heureux n’ont pas d’histoire. Est-ce à dire que l’histoire n’est faite que de malheurs, de guerres et de conflits ? Guillaume Devin fait un autre choix : la paix peut régner sur le monde, grâce à la coopération internationale. Il souhaite étudier les causes de la paix comme d’autres étudient les causes de la guerre. Il constate un paradoxe : les guerres mondiales du XXe siècle ont unifié le monde et instauré des liens qui peuvent engager à la coopération et faire reculer les confrontations. Si la SDN n’a pas survécu, elle a néanmoins servi de base à de nombreux organismes internationaux, tels que l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève. L’ONU réunit aujourd’hui plus de 190 états et le Conseil de sécurité, même s’il reste marqué par la Seconde Guerre mondiale à travers sa composition, permet d’éviter la généralisation des conflits. Dans de nombreux domaines, l’ONU contribue à réguler le cours des choses : l’organisation alimentaire (FAO), la santé (OMS), l’éducation (l’UNESCO), et plus récemment l’environnement, avec la lutte contre le réchauffement climatique.

L’Union européenne, qui s’est presque élargie à tout le continent, est un modèle, malgré ses insuffisances : à la paix s’ajoute le respect des valeurs démocratiques. Quel progrès ! Elle tient une place essentielle dans les échanges culturels ou commerciaux. L’Europe sert de base à de multiples organisations gouvernementales ou non gouvernementales et les autres continents ont emboité le pas, qu’il s’agisse de l’action pour les droits de l’homme ou de la lutte contre la faim et pour le développement. Guillaume Devin ne craint pas d’affirmer : « notre monde n’a jamais été aussi coopératif » et il ajoute plus loin : « la négociation internationale est devenue la règle et la guerre l’exception ».

Reconnaissons-le : cet enthousiasme n’est guère partagé par l’opinion. Les médias contribuent à donner le sentiment que tout va mal et que demain sera pire encore ! C’est pourquoi le petit livre de Guillaume Devin est utile. En allant à contre-courant, il nous invite à prendre du recul et à redevenir comme jadis feu Garry Davis, des « citoyens du monde ». Oui la paix est possible, oui, la coopération internationale est « le meilleur chemin ». Il nous invite à partager l’opinion de Max Scheler, selon lequel l’humanité n’est pas un point de départ, mais « une tâche de l’histoire ». Voilà qui éclaire notre horizon, au-delà de la grisaille de nos temps difficiles.

Robert Chapuis
 

 
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