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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Jaubert/Vilar
JEAN VILAR PARMI NOUS

La scène du Palais des Papes transformée en toilettes, des gesticulations sans texte et des postures corporelles agressives remplaçant les dialogues … ce sont là quelques-unes des aberrations qui transformé le dernier « Avignon » en scandale. Qu’en aurait pensé celui qui créa en 1947 le premier Festival d’Art Dramatique d’Avignon ? Vilar rappela plus tard que, par chance, la manie des sigles n’existait pas à encore, sinon les initiales auraient donné F.A.D.A. !
Le propos a été tenu à Jacques Jaubert lorsque, jeune journaliste, il était devenu l’interlocuteur privilégié du « patron » du T.N.P. Vilar voulait s’expliquer sur ses projets, ses intentions, ses choix dans l’organe du T.N.P., « BREF »mais avec quelqu’un qui l’interrogeât et lui donnât la réplique. Pendant cinq ans, de la mort de Gérard Philipe jusqu’au passage du pouvoir à Georges Wilson, Vilar a conté à Jaubert, au fil des rencontres, le cheminement de son théâtre, les difficultés de ses « régies », entre les remparts d’Avignon et la colline de Chaillot.
A mesure que le journaliste prend le chemin de la rue Franklin, où habitait la « patron » dans un appartement qui surplombait son théâtre, une relation singulière, faite d’entente et de confiance, s’établit entre l’aîné et le cadet. Parfois Vilar, stimulé par Chateaubriand, lit devant son vis-à-vis émerveillé tout un passage des Mémoires d’Outre-Tombe. Parfois le journaliste cite une lettre émouvante à Gérard Philipe, l’une des dernières, où Vilar évoque les exigences, pour l’ acteur comme pour lui, de progresser dans le métier, à quelque hauteur que l’on soit parvenu.
Souvent familières, parfois teintées d’émotion, les confidences de ce petit livre constituent un témoignage irremplaçable, auquel les récentes polémiques donnent un regain d’actualité.

Du côté de chez Vilar, par Jacques Jaubert, 90 p. L’Harmattan, 11 Euros
 

 
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