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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
L'OURS hors série 45 Recherche socialiste
Alain Bergounioux, Avant-propos

L’EVENEMENT : RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE, BLOIS 2008
Socialistes français et travaillistes britanniques dans la construction européenne


Sir Stuart Bell, La construction européenne : une perspective travailliste

Bernard Poignant, Britanniques et Français, travaillistes et socialistes

Histoires socialistes : LES SOCIALISTES FACE A L’UNION SACREE
Christian Phéline, Un « socialisme de guerre » en débat

Pierre Chancerel, Léon Blum chef de cabinet de Marcel Sembat

Vincent Chambarlhac, Je te demandai… une pièce épistolaire au procès en faillite du mouvement ouvrier en août 1914. La correspondance Jean-Richard Bloch Marcel Martinet 1914-1917

RECHERCHE
Éric Lafon, Avec Tardi pour témoin. Aux sources des images : réflexions sur des images et des fictions de la Grande guerre

DEBAT
Laurent Jalabert, Les historiens et les « lois mémorielles »

DOCUMENT
Novembre 1918. Marcel Sembat et la mémoire des francs-maçons morts au champ d’honneur

IN MEMORIAM
René Bonnac, Alex Domon, Michel Dreyfus-Schmidt, Robert Laucournet, Roger Lerda, Kléber Loustau, Marcel Raymond
AVANT PROPOS
Le dossier principal de ce numéro porte sur l’Europe. Il est donc d’actualité dans cette campagne pour les élections européennes.
Il revient aussi sur un thème souvent abordé dans notre revue, tellement l’histoire du socialisme européen fait corps avec les préoccupations des fondateurs de l’OURS et de ses membres actuels.


Dans le cadre des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, en octobre dernier, nous avions organisé un débat entre une personnalité du Parti travailliste, Sir Stuart Bell et une du parti socialiste, Bernard Poignant, président de la délégation française au Parlement européen, en leur demandant une réflexion sur les travaillistes britanniques et les socialistes français face à l’histoire et à la réalité de la construction européenne.

Un des problèmes de la gauche européenne évidemment est qu’elle est diverse, riche d’histoires et de cultures différentes, avec des partis puissants et d’autres plus fragiles. Les expériences différentes expliquent les malentendus qui ont existé et existent. Les différences culturelles et linguistiques font que les mots n’ont parfois pas la même signification. Sans parler même de la notion de laïcité, pensons à celle de service public par exemple.
Une histoire croisée des relations entre travaillistes britanniques et socialistes français, montre tout le poids des visions différentes qui ont pu les opposer. Avec des valeurs et des objectifs communs, ils ont rarement été pleinement en phase. La SFIO de la IVe République ne voulait pas concevoir une construction européenne sans l’Angleterre, mais les travaillistes donnaient alors la priorité au « grand large ». Plus récemment, le New Labour de Tony Blair entendait proposer aux partis européens une conception de la rénovation de la social-démocratie, la « troisième voie », que les socialistes français ont critiqué et, pour tout dire, mal vécue.

Aujourd’hui, la gravité de la crise du capitalisme, dont personne ne sait quand sera l’issue et quelles en seront les conséquences, place la gauche socialiste européenne devant des responsabilités majeures. Tous les socialistes, les sociaux-démocrates, les travaillistes disent qu’il n’est pas possible aujourd’hui de concevoir des politiques qui ne seraient que nationales. L’adoption par le Parti socialiste européen d’un manifeste programmatique, riche, ambitieux pour définir les voies d’une Europe volontaire, plus sociale, plus écologique, plus démocratique est un signe encourageant. Mais, sa mise en œuvre suppose une réelle volonté de coopération qui aille beaucoup plus loin que les déclarations d’intention.

La crise actuelle, en effet, met en évidence l’inachèvement de la construction européenne et ses faiblesses. L’effacement de la Commission est patent. Les plans nationaux de relance n’ont pas été réellement coordonnés. Le risque est d’aller vers une fragmentation du marché européen alors que l’urgence financière, la crise bancaire n’étant pas terminée, l’urgence économique, face au chômage croissant, l’urgence monétaire enfin, plusieurs États étant menacés par l’ampleur de leurs déficits, demandent une action forte qui ait tout le poids de l’Union européenne. La solidarité européenne est donc en cause. Pour agir dans ces trois directions, il faut une volonté politique. Elle manque encore. Nous payons sans aucun doute le prix de l’échec de l’Union vers une avancée politique. L’évolution marquée vers une Europe intergouvernementale montre ses limites. Pour mettre en œuvre les grands projets qu’appelle la crise, la capacité politique de l’Union doit être renforcée.

Et, là, nous retrouvons évidemment le défi qui est posé à la gauche européenne depuis le début, dépasser ensemble les divergences nationales. Tous les socialistes s’accordent à dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de politique efficace sans la prise en compte d’échelles plus vastes que les réalités nationales et que, dans les réformes qu’appellent l’économie mondiale et la préservation des équilibres écologiques, beaucoup dépendra de ce que voudront ensemble les Européens. Alors, il faut en tirer les conséquences, en se persuadant que le renouveau du socialisme démocratique est étroitement lié à la réussite du projet européen.

Alain Bergounioux
 

 
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