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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Bergounioux/Recherche socialiste 46-47 2009
Avant propos
De nombreux travaux et ouvrages récents (dont les références précises figurent dans la plupart des contribution rassemblées pour ce numéro) font le diagnostic d’une transformation profonde des manières de militer et d’un déclin de l’intensité de certaines formes de militantisme (le militantisme partisan notamment). Le modèle de « l’engagement distancié » semble fonctionner désormais comme la norme du militantisme légitime dans de nombreuses organisations.

Baisse des effectifs des grands partis, « dépolitisation », désyndicalisation, professionnalisation (développement de l’expertise politique, rôle de la communication politique et des médias) sur fond de prépondérance du financement public des partis politiques (qui tend à dévaluer l’importance de la main-d’œuvre militante) et de « montée de l’individualisme »… : ces grandes évolutions, devenues des lieux communs et qui appellent une distance critique, sont les phénomènes les plus souvent mobilisées pour décrire les changements à l’œuvre. Les partis de gauche n’attireraient plus (effondrement du PC) ou ne chercheraient même plus recruter (comme un PS peu mobilisé pour retenir les militants « à vingt euros »…), quand de nouvelles formes d’engagement plus ciblées et sociétales (environnement, droits de l’homme, aide au logement, antipubs…) voire contestatrices ou perturbatrices, attireraient plus les jeunes générations. Dans le même temps, une forte baisse des cotisations, un renouvellement de l’offre politique (plus participative sur le web), suffiraient à déclencher des vagues d’adhésions comme en témoigneraient les campagnes présidentielles de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal en 2006-2007.

Nous souhaitions donc consacrer un dossier de notre revue à scruter ce qu’est le militantisme socialiste aujourd’hui et la nature des transformations en cours. Nous en avons confié la direction à Rémi Lefebvre, professeur de science politique à l’université de Reims, dont les travaux sur le PS sont bien connus, et qui mène une recherche de fond sur ce thème. Il en a défini avec nous le sommaire et en présente les principaux enseignements. Il ne s’agissait bien évidemment pas d’épuiser le sujet (il manque notamment des études comparatives avec d’autres partis, de droite et de gauche, et dans d’autres pays) mais de proposer une série d’études originales interrogeant les évolutions les plus récentes, ou les éclairant.

Je tiens une nouvelle fois à souligner tout l’intérêt que nous accordons à ces collaborations entre chercheurs – et notamment avec les doctorants –, le cadre d’une revue étant particulièrement approprié pour présenter, voire tester, les premiers résultats d’une recherche.

Ces contributions montrent que l’histoire du Parti socialiste, proche comme plus ancienne, pèse encore largement sur ses débats internes, autant que ses statuts qui mêlent plusieurs types de légitimités. Elles rappellent également que ses militants sont très divers d’une section à l’autre. L’un des intérêts principaux de la plupart de ces articles est de restituer la parole de ces militants, à tous les échelons de l’organisation. Cette réalité militante et organisationnelle ne facilite certainement pas la compréhension de ses joutes internes par le grand public – et, on le constate aussi trop souvent, par ses « commentateurs » eux-mêmes. Il nous semble que ce « dossier » enrichit nos connaissances sur le Parti socialiste mais permet aussi de réfléchir à de nouvelles approches pour saisir la nature d’une organisation politique qui présente différents visages selon les territoires.

Ce numéro propose d’autres thèmes de réflexions dans sa partie « recherche » : « Socialisme et démocratie », « Les socialistes et les enseignants », « La gauche et Katyn », ces études interrogent des moments d’histoire qui suscitent toujours le débat.

Du militantisme à l’heure d’Internet… à l’Encyclopédie socialiste de Compère-Morel : le document de ce numéro tiré du volume Le parti socialiste en France ressuscite le militant idéal dont rêvait le PS à l’aube du XXe siècle. À chacun d’en faire son miel en ce début de XXIe siècle, où les volontés d’engagement sont aussi présentes, mais peinent à trouver les formes qui leur conviennent.
Alain Bergounioux
 

 
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