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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Levisse-Touzé, La Libération par Chr. Chevandier
La Libération, images et mémoires
par CHRISTIAN CHEVANDIER

à propos du livre de Christine Lévisse-Touzé (dir.), Libérer Paris. Août 1944,
Rennes, Editions Ouest-France, 2014, 139 p, 30 €

Article paru à la une de L’OURS, n°442, novembre 2014

Les années en « 4 » sont, depuis 1964, l’occasion de commémorer plus intensément la Libération et, accessoirement, de publier des ouvrages sur ce thème. Cette année, le risque était que tout cela soit un peu enfoui sous tout ce qui se fait autour du centenaire de la Grande Guerre et de l’assassinat de Jaurès.

Au moins pouvait-on penser que deux événements essentiels de la Libération fassent l’objet d’un intérêt particulier. Ce fut le cas pour le débarquement de Normandie, avec les cérémonies du 6 juin à Ouistreham où le président Hollande reçut (entre beaucoup d’autres) Barack Obama, Vladimir Poutine et Elizabeth II.

Cela aurait dû l’être pour la libération de Paris, et tout avait bien commencé avec une cérémonie là où a commencé l’insurrection, dans la cour de la préfecture de police. Le Premier ministre y a même fait un discours : « Ici-même, il y a 70 ans, la police parisienne prenait part au rétablissement de nos institutions, et à la restauration de notre idéal démocratique et républicain, qu’elle n’aurait jamais dû cesser de servir ». L’apothéose devait avoir lieu le lundi 25, soixante-dix ans après la reddition des milliers de soldats allemands encore dans la capitale. Las ! Ce jour-là, la démission du gouvernement a, dans la matinée, éclipsé dans les médias toute évocation de la semaine d’insurrection.

Deux expositions
Il était encore temps, cependant, de voir deux expositions, inaugurées l’une comme l’autre en décembre. Celle du musée Carnavalet, « Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé », est construite autour de la première exposition consacrée à la Libération de Paris, qui avait eu lieu dès l’automne 1944 dans les mêmes locaux. Plaisante mise en perspective, cette manifestation présente une quinzaine de films et 250 photographies, certaines très célèbres (pensons à ce FFI épuisé affalé au pied d’une barricade du « carrefour de la mort », à l’angle des boulevards Saint-Germain et Saint-Michel, et immortalisé par Doisneau), d’autres bien moins connues.
C’est à l’Hôtel de Ville qu’avait lieu une autre exposition. Central lors de la Commune de 1871, le palais municipal fut un des hauts-lieux de la Libération, pris par les insurgés dans la nuit du 19 au 20, où se sont garés les chars de la Nueve du capitaine Dronne le 24 au soir, avant l’entrée le lendemain des autres détachements des troupes de Leclerc. C’est là aussi qu’a été prononcé le 25 au soir le plus célèbre discours de l’histoire de France, et ce fut une étape le lendemain du triomphe des libérateurs entre la place de l’Étoile et le parvis de Notre-Dame.

Enjeux de mémoire
Dans cette deuxième exposition, ce sont également les images, films et photographies, qui sont présentés au visiteur, ainsi que des documents de diverses natures : journaux, tracts, livrets… Certains sont fort émouvants, comme ce billet extrait d’un carnet américain à souche et largué par un petit avion de la 2ème DB sur la préfecture de police assiégée depuis cinq jours : « Le Général LECLERC vous fait dire : Tenez bon, nous arrivons. »

L’exposition de l’Hôtel de Ville est terminée depuis la fin du mois de septembre, mais il est possible de s’en procurer le catalogue, un ouvrage qui présente nombre de ces pièces mais qui se révèle également une approche très actuelle des enjeux et des événements. Il fait le point sur les principales questions et se termine par une analyse (elle aussi illustrée) de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale dans la capitale.

Christian Chevandier
 

 
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