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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
n°400 Alain Bergounioux et Denis Lefebvre
L’OURS en 400 numéros
Article paru dans L’OURS n°400, juillet-août 2010

Un chercheur travaillant sur les 400 premiers numéros du journal de l’OURS sans connaître l’histoire de notre Office serait sans doute dans la peine. Notre mensuel (10 numéros par an en réalité…) a traversé la vie de notre association depuis 1969 en évoluant en permanence, reflet de ce qu’était cette « maison » à tel ou tel moment.

À l’origine, il a été un bulletin de liaison entre les membres de l’OURS (avec à sa une la gravure d’un ours bien campé sur ses quatre pattes), présentant les travaux de l’Office, la constitution des groupes de travail, les Cahiers à paraître, etc. Ces derniers, d’ailleurs, occupaient surtout l’avant-scène de nos productions. Les éditoriaux de notre fondateur, Guy Mollet, comme ceux de notre secrétaire général, Denis Cépède, font souvent état de « la marche de l’OURS ». La maison se met en place, elle est alors un outil au service du Parti, organisme associé. Très vite, apparaît une rubrique qui constituera au fil des années notre marque de fabrique, les critiques de livres, regroupées dans une rubrique malicieusement intitulée « À la quête du miel ». Au fil des années, les « papiers » évoluent : apparition de tribunes libres, études diverses. La « politique » s’installe dans nos colonnes, sans qu’il s’agisse de défendre les idées d’une tendance interne au Parti : les animateurs de l’OURS s’y sont toujours refusé. Tout au plus l’Office permettait à une conception du socialisme qui ne cessait de poser la question du pouvoir (pour quoi faire ?) de s’exprimer en toute liberté. On le constate à la lecture des éditoriaux de Denis Cépède, ou de Claude Fuzier. Les coups de griffes ne manquaient pas, certes. L’Office cultivait son indépendance.

Une indépendance qui n’a pas toujours été facile à vivre. En feuilletant nos collections, on s’aperçoit (on l’aurait presque oublié !) que nous avons dû interrompre la publication pendant quelques mois et que pendant une autre période, notre journal est devenu bimestriel, avec une pagination réduite (8 pages au lieu de 16). La fin des années 80 et une bonne partie des années 90 ont été placées sous le signe des difficultés, et nous nous sentons souvent seuls !

Malgré tout, nous poursuivions nos travaux, en nous adaptant aux nouvelles techniques d’impression. Quand notre imprimerie (la SEP, à Arras) passe à l’offset, nous suivons cette évolution, d’où une nouvelle maquette en janvier 1994, avec un nouveau « logo » : un sympathique ours dont on ne voit plus que la tête, sortant du « O » de L’OURS. Le contenu reste peu ou prou le même avec, bien sûr, au fil des années, l’apparition de nouvelles signatures, la génération des premiers collaborateurs (que nous n’oublions pas…) s’effaçant progressivement.

La fin des années 1990 constitue pour notre journal un tournant majeur. En effet, début 1998, nos deux publications subissent d’importantes transformations, le journal reparaissant 10 fois par an, et notre revue devenant trimestrielle. Président de l’OURS ayant succédé à Claude Fuzier, Pierre Guidoni en conçoit les nouvelles unes, les maquettes et impulse de nouvelles orientations, celle que nous connaissons encore aujourd’hui.

Le n°275 de L'OURS relooké parait en février 1998. Un nouveau journal, à n’en pas douter… ! Par le doublement de son format, par son sommaire et son image en « une » , une illustration différente pour chaque numéro… (c’est rarement une mince affaire à gérer, car nous utilisons essentiellement nos archives, et nous essayons d’harmoniser l’iconographie avec un des articles importants publiés). Mais, nouveau surtout par son contenu. Un contenu explicité dès la « une » par le sous-titre que nous connaissons tous : « mensuel socialiste de critique littéraire culturelle artistique ». Après bien des discussions, Pierre Guidoni nous a convaincu que nous ne pouvions plus faire vivre le journal sur les bases anciennes : la génération des « fondateurs » de l’OURS (qui avaient un message politique à délivrer) ayant disparu, les données politiques n’étant plus les mêmes depuis quelques années, comme le regard porté par la famille socialiste sur nous. Pierre nous a proposé de concentrer nos efforts sur ce que nous pouvions le mieux faire, et que personne d’autre que nous ne faisait : la « critique littéraire » qui nous permettait aussi de faire passer un message politique. Nous avons donc abandonné les débats politiques et/ou de société, les tribunes libres sur telle ou telle question, pour nous centrer principalement sur l’actualité éditoriale et culturelle au sens large, sans oublier un regard sur le cinéma et, plus rarement, des expositions, des pièces de théâtre. Ce changement (ce « second souffle » comme l’a alors écrit Pierre Guidoni) était déterminant, et nous le vivons encore au quotidien, mois après mois.

Cette publication, nous la menons à bien avec nos collaborateurs (tous bénévoles, est-il besoin de le signaler), et nous ne pouvons le faire qu’avec eux : une quarantaine au total, enseignants, universitaires, responsables politiques, associatifs, journalistes, membres ou non de l'OURS… que nous sollicitons en fonction de l’actualité éditoriale, ou qui nous proposent leurs articles. Chaque numéro fait appel à une quinzaine de collaborateurs et, au-delà des rubriques cinéma ou événement culturel, rend compte d’une vingtaine d’ouvrages.
Cette formule, depuis 1998, constitue une part de notre identité… nous sommes en effet les seuls, dans galaxie française socialiste, à offrir 10 fois par an une publication « papier » tournée vers la culture. Nous cultivons l’originalité. Ajoutant une nouvelle dimension à notre action, nous avons lancé en 2009 un supplément thématique au Journal, ce que nous appelons nos « droits d’inventaire ». Prenant un thème (« la gauche face à l’histoire », « la chute du mur », etc.) nous renouons avec la tradition de nos débats de société, en faisant appel à des chercheurs, à des politiques, à des syndicalistes, qui s’expriment en toute liberté dans nos colonnes.

Tel est le regard que nous pouvons porter sur notre journal, à l’occasion de la sortie du n°400, un an après le 40e anniversaire de la création de l’Office.

L’OURS assume pleinement son travail privilégié sur l’histoire et la mémoire du socialisme. Sa place reconnue tant dans l’univers de la recherche que dans la famille socialiste, son rapprochement avec la Fondation Jean-Jaurès depuis quelques années permettent de mieux rassembler celles et ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’action solide sans un appui sur ce que l’on représente. Savoir d’où l’on vient permet de mieux comprendre les défis du présent dont nos publications se font l’écho. L’OURS entend ainsi, aujourd’hui comme hier, avant tout favoriser la réflexion et l’ouverture d’esprit sur ce que peut et doit être le socialisme.
Alain Bergounioux
& Denis Lefebvre

 

 
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